La délégation de l’APF 36. Au premier plan : Gaëlle Gueroult et Éric Van der Voort ; au second plan : John Fauchet, Philippe Jeanneton, et Patrice Giordano, directeur territorial.
Ils ne veulent pas être les grands oubliés de la campagne des municipales. Qu’ils soient en situation de handicap physique, moteur ou encore neurologique, les membres de l’APF France Handicap (ils sont entre 160 et 180 dans l’Indre) ont fait remonter plusieurs doléances et propositions à leurs élus, afin que celles-ci soient portées à la connaissance des candidats au scrutin, avec l’espoir d’être prises en compte.
Droits fondamentaux. « Nous sommes des citoyens à part entière et nous avons les mêmes droits que tout le monde », résume Philippe Jeanneton, représentant départemental de l’APF. Qui milite ainsi pour rendre accessibles la campagne municipale, les débats publics et bien sûr, les bureaux de vote. Mais aussi, pour permettre aux citoyens en situation de handicap de participer aux orientations de la commune, notamment à travers une commission d’accessibilité.
Accessibilité et déplacement. Sans surprise, le plus gros chantier, selon l’APF qui propose plusieurs mesures très concrètes, rapportées par Éric Van der Voort. Tout d’abord, pour faciliter l’accès à l’information, en utilisant « les technologies de l’information et de la communication, la signalétique, le langage Facile à lire et à comprendre (1) » ; ainsi qu’« en formant le personnel municipal à l’accueil de toutes les personnes à besoins spécifiques ». Et évidemment, pour faciliter les déplacements à proprement parler : « Réaliser un “ plan municipal de mobilité ” dans les six mois afin d’évaluer tous les obstacles liés aux déplacements des personnes à mobilité réduite (transports publics urbains et interurbains, transports à la demande, transports adaptés, voirie), accompagné d’un plan pluriannuel pour sa réalisation ; programmer la mise en accessibilité de tous les points d’arrêt ; créer une offre de service d’accompagnement au déplacement pour former les personnes les moins autonomes à utiliser les transports en commun ; améliorer l’offre de transport adapté. »
Logement. L’APF propose de « recenser systématiquement les logements accessibles et les logements adaptés par les bailleurs » et de mettre en place « un fichier commun général de l’offre et de la demande dans chaque département ». Le tout, en intégrant les critères de la loi Dalo qui désignent les personnes en situation de handicap parmi les publics prioritaires.
École. « Nous voulons permettre l’accueil et la scolarisation des enfants en situation de handicap dans tous les lieux de la petite enfance, les écoles ainsi que dans le cadre des activités péri et extrascolaires, mais aussi organiser des temps périscolaires et de sensibilisation sur le handicap et l’école inclusive », résume Philippe Jeanneton.
Travail. Les municipalités ont un rôle à jouer dans l’emploi des personnes en situation de handicap, selon l’APF, qui leur demande de mener « une politique d’achat et de sous-traitance en direction du secteur protégé : établissements et services d’aide par le travail, entreprises adaptées, etc. »
Vie quotidienne. Pour cet enjeu, l’APF veut d’abord « établir un état des lieux et promouvoir l’accessibilité des lieux de soin et des équipements médicaux ». Avant de mobiliser les Centres communaux d’action sociale (CCAS), notamment en proposant information et orientation, en lien avec la MDPH ; « des aides financières pour les personnes en situation de handicap et en grande précarité » ainsi que « des services de proximité d’aide humaine adaptés ».
(1) Il s’agit d’une version simplifiée d’une information conçue pour les personnes déficientes intellectuelles mais se voulant compréhensible par tous.